Les traumatismes liés aux violences ne sont pas uniquement physiques et l’impact psychique des violences doit être pris en compte, les conséquences à moyen et long terme sur la vie du sujet étant extrêmement importantes. Le soin aux victimes de violences conjugales comprend donc plusieurs temps, selon leur type (violences physiques, psychologiques, sexuelles, verbales) et leur ancienneté.
Les lésions somatiques sont souvent bien prises en charge soit par le médecin traitant soit par les services d’Urgences des hôpitaux, même si la cause des blessures n’est parfois pas repérée par les professionnel-le-s. Il est donc important que les professionnels soient formés au repérage par le questionnement systématiquement.
Par contre, les traumatismes psychiques ne font souvent l’objet d’aucune prise en charge alors que les conséquences sur la qualité de vie du sujet, sur sa santé, sur les relations aux autres sont souvent plus importantes à long terme que celles des traumas physiques.
Néanmoins, ces dernières années, l’amélioration de la prise en charge psychologique des victimes et en particulier des victimes de violences conjugales semble être une volonté nationale, avec notamment son inscription dans le 5e plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes.Les modalités des soins psychiques proposés aux victimes doivent donc être repensées et harmonisées au niveau national, avec une organisation des soins qui pourrait reposer sur l’idée d’une filière spécialisée pour les victimes, dans une idée de continuité entre le soin physique et le soin psychique, pour ne pas morceler un individu en séparant son corps et son esprit, car ce sont bien les deux qui nécessitent d’être soignés…