Notes
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[1]
L’État a trouvé une sortie de crise en renforçant les politiques migratoires répressives avec des moyens policiers supplémentaires ainsi qu’une révision du droit du sol exclusivement appliquée à Mayotte. Pour qu’un enfant né à Mayotte puisse obtenir la nationalité française à l’âge adulte, il faudra qu’un de ses parents, a minima, ait été en situation régulière en France depuis au moins trois mois avant sa naissance.
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[2]
Nicolas Roinsard, « Conditions de vie, pauvreté et protection sociale à Mayotte : une approche pluridimensionnelle des inégalités », Revue française des affaires sociales, n° 3, 2014, p. 28-49.
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[3]
Selon le Défenseur des droits, 5000 enfants ne seraient toujours pas scolarisés à Mayotte.
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[4]
Insee, « Quatre jeunes sur dix en grande difficulté à l’écrit à Mayotte », Mayotte Infos, n° 70, 2014.
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[5]
Eustase Janky, « Les défis de l’insertion professionnelle des jeunes ultramarins », Les avis du Conseil économique, social et environnemental, 2015.
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[6]
Le nombre de contrats signés à Mayotte a connu une baisse de 29 % sous le gouvernement Philippe, passant de 3866 en 2016 à 2750 en 2017. Les jeunes n’en sont pas les premiers bénéficiaires, chaque acteur institutionnel (Pôle emploi, département, mission locale, vice-rectorat, etc.) ayant son quota.
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[7]
Selon l’enquête « Budget de famille » de 2011 (source : Insee), les individus les plus modestes (appartenant au premier décile) ont des revenus
14 fois inférieurs à ceux des individus les plus aisés, contre un rapport égal à 3,7 en métropole. À la même époque, 84 % de la population mahoraise vivait en dessous du seuil de pauvreté national. -
[8]
Le recours à la prostitution, davantage observé chez de jeunes filles, suit la même logique de survie économique.
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[9]
Juliette Sakoyan, Dominique Grassineau, « Des sans-papiers expulsés à leurs enfants "isolés" : les politiques migratoires de la départementalisation à Mayotte », in Philippe Vitale (dir.), Mobilités ultramarines, Éd. des Archives contemporaines, 2014, p. 119-140.
1 Depuis 2011, date à laquelle elle a accédé au statut de département français d’outre-mer, Mayotte est régulièrement secouée par des crises sociales. Certaines d’entre elles, comme les 44 jours de manifestations contre la vie chère à l’automne 2011 ou celles réclamant l’égalité réelle en 2016 visaient explicitement à parfaire la départementalisation sur le plan des salaires et du pouvoir d’achat. La dernière en date, qui a occasionné une paralysie de l’économie pendant deux mois au printemps 2018, entendait dénoncer dans un même temps la montée de l’insécurité liée à la délinquance juvénile et le poids de l’immigration dite « clandestine » [1]. Le traitement médiatique local et national de cette crise a opéré le même rapprochement, oblitérant ainsi toute autre lecture de la question sociale à Mayotte.
2 Nous souhaitons, pour notre part, attirer l’attention sur une donnée trop rarement commentée dès lors qu’il s’agit de comprendre les tensions sociales observées localement, à savoir le poids démographique de la jeunesse et la position qu’elle occupe dans l’espace social : les moins de 25 ans représentent 60 % de la population (contre 30 % en métropole) et connaissent des niveaux de pauvreté, de déscolarisation et de chômage particulièrement élevés. De fait, nombre de questions soulevées lors des mouvements sociaux renvoient, directement ou plus indirectement, aux conditions de vie et aux perspectives d’avenir d’une part importante de la jeunesse : chômage, errance, délinquance, paupérisation du milieu de vie, déficit des dispositifs d’insertion, des politiques sociales de la jeunesse et de la protection de l’enfance, etc. Observer et comprendre la situation de Mayotte ne peut se faire sans porter une attention particulière au sort de sa jeunesse et à la mise en œuvre d’une départementalisation qui, pour l’heure, produit des inégalités et en accentue les effets en l’absence de politiques sociales susceptibles de jouer un rôle d’amortisseur, comme c’est le cas dans les autres départements français [2]. « Nous sommes les enfants oubliés de la République » me confiait ainsi un jeune homme de 23 ans, délinquant reconverti vivant au jour le jour dans le quartier de Kaweni, pointant avec justesse la dimension à la fois politique et démographique de la question sociale.
« Peut mieux faire ! » la scolarisation à Mayotte
3 La scolarisation publique est récente à Mayotte. On comptait 7 % de la population scolarisée en 1973, 35 % en 2002 et 42 % en 2016. Si la scolarisation est aujourd’hui la norme [3], celle-ci se fait dans des conditions matérielles – voire sanitaires – qui témoignent d’un manque d’anticipation de l’État sur les besoins en matière d’équipements dans un contexte de forte croissance démographique. Avec 256518 habitants recensés en 2017, la population a doublé en 20 ans, et a été multipliée par 5,5 en 40 ans. Depuis une dizaine d’années, l’école doit intégrer entre 2000 et 4000 élèves supplémentaires tous les ans. En 2016, le vice-rectorat de Mayotte accusait un déficit de 500 salles de classe. De fait, les classes du secondaire sont souvent surchargées, tandis que certaines écoles primaires s’organisent selon un principe de rotation : certains élèves viennent le matin, d’autres l’après-midi. Au manque de classes s’ajoute un déficit de personnel enseignant. Tous les ans, des postes de titulaires sont laissés vacants, occupés par des contractuels insuffisamment formés au métier de l’enseignement. Ils représentaient près de la moitié des effectifs dans les collèges et lycées à la rentrée 2017, contre 7,5 % à l’échelle nationale.
4 Outre la question des moyens matériels et humains, les conditions d’apprentissage sont rendues plus complexes du fait de l’usage exclusif du français en classe, alors que les enfants ont majoritairement été socialisés dans leur langue maternelle : le shimaoré et le kibushi principalement. On sait que le milieu social et familial dans lequel évoluent les enfants a un impact décisif sur leur réussite scolaire. En 2012, 32 % des Mahorais âgés de moins de 20 ans déclaraient qu’aucun de leurs deux parents ne savait lire, et 36 % des élèves et étudiants étaient eux-mêmes en situation d’illettrisme [4]. À la même époque, on recensait 56 % de jeunes Mahorais de moins de 30 ans sortis du système scolaire sans diplôme qualifiant, contre 19 % en métropole. On observe cependant un rattrapage progressif avec la part croissante de bacheliers dans une génération : celle-ci est passée de 17 % en 2002 à 49 % en 2012.
5 La jeunesse de Mayotte se divise ainsi en deux groupes bien distincts. D’un côté, les bacheliers qui, en majorité, quittent alors l’île pour poursuivre leurs études dans d’autres départements français. Selon l’enquête « Migrations, Famille et Vieillissement » conduite par l’Institut national d’études démographiques (Ined), 45 % des natifs de Mayotte âgés de 18 à 24 ans vivaient hors du département en 2016. De l’autre côté, les jeunes non ou faiblement diplômés, contraints de rester à Mayotte où ils font alors l’expérience au mieux, de petits boulots, au pire, du chômage et de l’errance. Ces jeunes « en galère » se subdivisent eux-mêmes en deux groupes inégaux : les Français et les étrangers. Ce sont précisément ces jeunes-là que nous côtoyons dans le cadre de nos enquêtes de terrain en milieu urbain, et dont nous restituons ici un bref aperçu du quotidien et des stratégies de survie déployées.
De faibles perspectives d’insertion
6 La faiblesse des niveaux de qualification est un facteur connu dans l’analyse du chômage en France. Ainsi, alors que le taux de chômage des 15-29 ans à Mayotte atteignait 55 % au recensement de 2012, 56 % d’entre eux étaient dépourvus de diplôme. Ce frein à l’emploi est aggravé du fait de la pression démographique d’une part, et de la structure de l’économie d’autre part. Chaque année, environ 4000 jeunes sortent du système scolaire pour seulement 500 à 1000 créations nettes d’emplois [5]. Par ailleurs, l’économie locale est largement portée par les emplois publics dont une bonne part sont des emplois qualifiés, occupés par des métropolitains et une nouvelle génération de Mahorais dont beaucoup se sont formés en métropole. Pour les jeunes restés à Mayotte depuis leur sortie du système scolaire, les perspectives d’emploi sont plutôt rares. Elles se cantonnent essentiellement aux contrats uniques d’insertion [6] et aux emplois non qualifiés et/ou non déclarés du secteur privé.
7 Parallèlement à cette faiblesse de l’offre d’emploi, on note un manque de dispositifs d’insertion. À titre d’exemple : la mission locale de Mayotte, avec un conseiller en insertion professionnelle (CIP) pour 400 jeunes (un pour 600 il y a encore trois ans), est largement sous-dotée comparée aux missions locales de métropole qui comptent, en moyenne, un CIP pour 150 jeunes. Elle dispose également de moins de leviers du fait de la faiblesse de l’offre locale en matière de dispositifs de soutien (report dans la mise en œuvre du contrat d’insertion dans la vie sociale et de la garantie jeunes), de formation professionnelle et d’insertion par l’activité économique, ce qui décourage certains conseillers eux-mêmes : « Ce qui manque réellement, ce sont des propositions pour les jeunes, et ça, on le ressent beaucoup, parce que parfois on se retrouve à leur dire : "Pour l’instant il n’y a rien." Donc eux, ils sont obligés de retourner à la maison et ils ont moins confiance. On ne leur a pas donné une réponse qu’ils attendaient », témoigne l’un d’eux.
8 Ce manque de moyens est connu des jeunes, dont une bonne part se détourne alors du service public de l’emploi. Sur les 4000 jeunes sortis du système scolaire tous les ans, la moitié vient s’inscrire à la mission locale. Avec, en toile de fond, le poids de la rumeur dans la construction des informations, les mauvaises expériences des uns nourrissent la démobilisation des autres : « Les centres de formation s’enrichissent sur les jeunes. Chaque jeune inscrit leur rapporte 1200 euros, je sais pas, ils veulent pas comprendre que nous aussi on en a besoin de cet argent. La formation c’était aussi un chemin pour les jeunes qui sont dans la rue, ils pensaient qu’en allant en formation, ils seraient payés, que ce serait mieux que racketter, tout ça. Et en y allant, quand ils voient que c’est pas bon, qu’on est pas rémunéré comme ils avaient dit, ça fait le tour, parce que Mayotte ça parle trop, tu vas dire à quelqu’un, il va dire à un autre, donc ça tourne » (Saïd, 22 ans). Compte tenu de la forte concurrence rencontrée dans l’accès aux dispositifs d’insertion, les jeunes les moins qualifiés anticipent les refus et s’en remettent à d’autres stratégies de survie, dont celles de la rue.
La délinquance, symptôme de l’insécurité sociale
9 Assez réduite au début des années 2000, la délinquance a progressé au cours des dernières années. Elle a connu une hausse de 50 % entre 2011 (6555 faits constatés) et 2016 (9797 faits), avant de reculer de 9 % en 2017 (8989 faits). Les deux tiers des faits constatés sont des atteintes aux biens. Ainsi, Mayotte enregistrait en 2015 le plus grand nombre de cambriolages par logement recensé au niveau national : 23,3 pour mille logements, contre 7 pour mille en France métropolitaine. Concentrée en zone urbaine (Mamoudzou, Dzaoudzi, Koungou), la délinquance est essentiellement juvénile. Sur 1816 personnes mises en cause en 2017, 1505 étaient mineures. Enfin, comme le rappelle régulièrement le procureur de la République pour déconstruire une idée reçue et fortement ancrée, la délinquance n’est pas le seul fait des enfants d’étrangers, loin s’en faut. Une des figures dominantes des mineurs suivis par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) est ainsi un enfant né à Mayotte, de mère étrangère et de père français. En revanche, l’accroissement démographique conjugué à un faible développement tant de l’économie que des politiques sociales favorise, de fait, une délinquance de survie dans toutes les strates inférieures de l’espace social. On soulignera aussi combien les conditions de socialisation de cette jeunesse ont peu à voir avec celles qu’ont connues leurs parents. En l’espace d’une génération, Mayotte s’est ouverte à une culture occidentale dont les jeunes sont les premiers promoteurs. Les normes ont changé, entraînant avec elles un délitement des rapports d’autorité traditionnellement assurés à l’échelle du village.
10 Mayotte ne fait donc pas exception à une logique déjà bien documentée en sociologie : dans des sociétés fortement inégalitaires où seule une fraction de la population tire les bénéfices d’une économie sélective, l’insécurité sociale ainsi produite crée les conditions de l’insécurité civile [7]. Compte tenu de leur taux de chômage, de leur faible niveau de qualification, des difficultés de trouver des stages et des formations rémunérées et, plus largement, du niveau de paupérisation dans lequel ces jeunes vivent (seuls ou avec leur famille, souvent une mère isolée et ses enfants), le recours au racket, aux cambriolages, au business, constitue pour les fractions les plus désœuvrées de la jeunesse mahoraise un des seuls moyens de disposer de quelques ressources, au jour le jour [8].
11 La situation est encore plus critique pour les jeunes qui ne disposent pas de la nationalité française, et qui se voient ainsi exclus de tout dispositif public d’aide et de formation. Parmi eux, beaucoup sont nés à Mayotte. Certains n’ont pas été scolarisés, et éprouvent ainsi des difficultés à prouver les cinq ans de résidence préalable pour obtenir la nationalité française à leur majorité. Les travailleurs sociaux qui les accompagnent les nomment les « ni-ni » : ni régularisables, ni expulsables. D’autres se retrouvent seuls à accomplir une démarche complexe de régularisation, et peuvent se heurter à des logiques d’obstruction administrative (perte de dossiers, allongement des procédures, attitudes arbitraires aux guichets de la préfecture, etc.). Une dernière figure, celle du mineur isolé [9] (dont le nombre est estimé entre 3000 et 4000) concentre à elle seule les plus grands risques de vulnérabilité. Ajoutée aux impératifs de survie, la vie en banga, en bidonville, détermine des pratiques d’errance collective, des phénomènes de bandes, qui sont aussi le support du passage à l’acte.
Des réponses à construire
12 Les moyens mis en œuvre pour lutter contre la délinquance juvénile sont tantôt insuffisants, tantôt discutables dès lors qu’ils ne s’attaquent pas à la racine du problème : la frontière entre mineurs délinquants et mineurs en danger est souvent très ténue... Les moyens alloués par le conseil départemental à la politique de l’Aide sociale à l’enfance ont longtemps été plafonnés à 2 % de son budget contre, en moyenne, 55 à 60 % dans les autres départements français. Pour pallier cette situation, l’État a signé une convention avec le département en septembre 2016 afin de mettre en place une compensation financière annuelle de 9,8 millions d’euros, et une enveloppe de 42 millions d’euros pour une compensation à effet rétroactif depuis 2009. Consignées dans le schéma départemental « Enfance et famille » signé en 2017, des mesures en milieu ouvert sont attendues pour les années à venir. La PJJ de Mayotte, qui développe des actions éducatives et de prévention, demeure sous-dimensionnée avec 60 agents en 2018, contre 40 en 2015. Un effort à poursuivre compte tenu de l’efficacité des mesures éducatives : 80 % des mineurs suivis ne réitèrent pas. Sur le versant répressif, des mesures ont été prises avec le renforcement des effectifs policiers et de l’offre pénale : ouverture d’un centre éducatif renforcé et réservation de nouvelles places pour les mineurs dans la maison d’arrêt de Mayotte, transfert de jeunes Mahorais dans les deux centres éducatifs – fermés et renforcés – de La Réunion. On note, enfin, des initiatives informelles avec la création de comités de « voisins vigilants » dans certains quartiers, occasionnant parfois des dérapages miliciens...
13 Si la lutte contre la délinquance passe par un savant dosage entre mesures éducatives et mesures répressives, elle ne saurait faire l’économie de la question sociale : la sécurité d’une population se mesure aussi et surtout aux conditions de son intégration (scolarisation, emploi, formation, revenus, protection sociale, etc.). Les jeunes majeurs ne nous disent pas autre chose, et certains s’organisent aujourd’hui pour diffuser ce message. Le quartier de Kaweni, réputé pour être l’épicentre de l’activité délinquante, a ainsi vu fleurir ces dernières années un grand nombre d’associations portées par les « grands frères » et, parmi eux, des anciens délinquants qui souhaitent justement un autre destin pour les « petits frères ». Ces associations entendent porter dans l’espace public la voix des jeunes désœuvrés du quartier, et alerter les acteurs politiques et économiques sur la nécessité de donner une place à cette jeunesse pour éviter qu’elle ne s’engage dans des carrières délinquantes : « Kaweni, quartier de voyous ! Ceux qui disent ça ne nous connaissent pas. Ils mettent pas les pieds ici. Nous, ce qu’on demande justement, c’est d’être aidés un minimum pour que les choses changent dans le quartier, on est complètement délaissés, par l’État, par les élus. Regarde les entreprises en bas, dans la zone : combien de jeunes de Kaweni sont embauchés ? Tu peux chercher, tu vas pas en trouver beaucoup ! » (Ismaël, 24 ans, niveau CAP, militant associatif, casier judiciaire : 10 mois de prison dont 8 avec sursis).
14 Ce diagnostic, difficilement contestable, illustre les ressources dont peut faire preuve cette jeunesse urbaine qui ne souhaite pas être enfermée dans l’image qui lui est publiquement renvoyée et qui, pour cela, demande à juste titre une plus grande intervention de l’État sur le territoire. Cette prise de position donne raison à un discours régulièrement tenu par les élus locaux ces dernières années : « Occupons-nous de notre jeunesse avant qu’elle ne s’occupe de nous ». L’urgence de la situation appelle en effet à une réponse. Celle-ci sera sociale, ou ne sera pas...
Notes
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[1]
L’État a trouvé une sortie de crise en renforçant les politiques migratoires répressives avec des moyens policiers supplémentaires ainsi qu’une révision du droit du sol exclusivement appliquée à Mayotte. Pour qu’un enfant né à Mayotte puisse obtenir la nationalité française à l’âge adulte, il faudra qu’un de ses parents, a minima, ait été en situation régulière en France depuis au moins trois mois avant sa naissance.
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[2]
Nicolas Roinsard, « Conditions de vie, pauvreté et protection sociale à Mayotte : une approche pluridimensionnelle des inégalités », Revue française des affaires sociales, n° 3, 2014, p. 28-49.
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[3]
Selon le Défenseur des droits, 5000 enfants ne seraient toujours pas scolarisés à Mayotte.
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[4]
Insee, « Quatre jeunes sur dix en grande difficulté à l’écrit à Mayotte », Mayotte Infos, n° 70, 2014.
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[5]
Eustase Janky, « Les défis de l’insertion professionnelle des jeunes ultramarins », Les avis du Conseil économique, social et environnemental, 2015.
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[6]
Le nombre de contrats signés à Mayotte a connu une baisse de 29 % sous le gouvernement Philippe, passant de 3866 en 2016 à 2750 en 2017. Les jeunes n’en sont pas les premiers bénéficiaires, chaque acteur institutionnel (Pôle emploi, département, mission locale, vice-rectorat, etc.) ayant son quota.
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[7]
Selon l’enquête « Budget de famille » de 2011 (source : Insee), les individus les plus modestes (appartenant au premier décile) ont des revenus
14 fois inférieurs à ceux des individus les plus aisés, contre un rapport égal à 3,7 en métropole. À la même époque, 84 % de la population mahoraise vivait en dessous du seuil de pauvreté national. -
[8]
Le recours à la prostitution, davantage observé chez de jeunes filles, suit la même logique de survie économique.
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[9]
Juliette Sakoyan, Dominique Grassineau, « Des sans-papiers expulsés à leurs enfants "isolés" : les politiques migratoires de la départementalisation à Mayotte », in Philippe Vitale (dir.), Mobilités ultramarines, Éd. des Archives contemporaines, 2014, p. 119-140.