En février 2022, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe et à l’arrêt progressif de l’approvisionnement en gaz russe, le Gouvernement français annonçait la possibilité d’utiliser un « terminal méthanier flottant » (TMF) dans le port du Havre afin de préserver la souveraineté de la France et de l’Europe.
La circonscription portuaire du Havre accueille traditionnellement des industries liées aux énergies fossiles. Parmi elles, on compte notamment une centrale thermique à charbon – en cours de démantèlement –, des lieux de stockage d’hydrocarbures ou encore un port pétrolier pouvant accueillir des supertankers. Les infrastructures gazières n’y sont pas inconnues si l’on se souvient qu’un terminal méthanier terrestre y était en fonction entre 1965 et 1989 et qu’un projet d’installation porté par Poweo a échoué dans les années 2010. L’entreprise TotalEnergies (TE) y est particulièrement implantée puisqu’elle dispose de la plus importante raffinerie de pétrole en France depuis 1933.
C’est précisément TE, allié à GRT Gaz, qui a porté l’idée de TMF puisque l’entreprise exploitait un FSRU, le Cape Ann, alors amarré en Chine. La chronologie des décisions politiques et administratives ne dissipe pas l’opacité des discussions stratégiques ayant conduit à son officialisation par la Première ministre le 23 juin 2022. Si, dans les grands ports maritimes « on ne cherche pas un industriel par hasard », l’installation du TMF ne résulte pas d’un accord direct entre Haropa Port et le consortium privé…
Date de mise en ligne : 11/04/2024