Ubérisation et économie circulaire : voici un duo sur lequel les réflexions restent encore sommaires et sur lequel, si vous me permettez cette mise en abyme, il est difficile de recycler ; il s’agit plutôt de défricher, voire de semer. Il reste à espérer, pour faire écho à l’un des thèmes développés précédemment, que nul ne songera à y appliquer la responsabilité du producteur…
Le sujet s’inscrit à la croisée de l’environnement et du numérique, qui représentent deux branches du droit contemporain en pleine expansion, branches qui ne suivent pas nécessairement des « tendances contraires », pour évoquer Oppetit. L’idée que nous souhaiterions évoquer ici est celle-ci : par-delà une antinomie apparente entre ubérisation et économie circulaire, celle d’une complémentarité potentielle.A priori, ubérisation et économie circulaire ne semblent pas faire particulièrement bon ménage. L’ubérisation représenterait une tendance très libérale, affranchie de la majorité des contraintes et des barrières mises par les pouvoirs publics, et elle ne servirait d’autres fins que celles d’un capitalisme pour ainsi dire sauvage, passant outre l’économie régulée. Pour s’en convaincre, il suffit de songer à la liberté revendiquée d’Uber face au système très régulé des licences de taxi, à celle d’Airbnb face au strict régime des hôteliers ou des baux immobiliers, à celle d’Amazon face à la réglementation drastique et parfois dramatique du « petit commerce non essentiel » pendant la crise sanitaire, etc…
Date de mise en ligne : 30/03/2022