Les consultations de médecine dite 4 P, présomptive prédictive, préventive, personnalisée et participative laissent entrevoir aujourd’hui la possibilité à l’homme d’interroger son patrimoine génétique en lien avec son destin. La pratique de la prédiction est une pratique ancestrale dont les fondements de la relation d’un consultant à son médecin généticien, tire ses valeurs de la pratique des haruspices. Le crédit apporté à cette médecine prédictive repose sur cette faculté de transformer l’information génétique en prédiction.
La traduction part les médecins généticien et onco-généticiens de notre patrimoine génétique nous ramène aux questions fondamentales de la libre disposition de notre corps. Notre corps serait en partie le fruit de notre héritage génétique, ce que découvre en consultation les patients symptomatiques comme les asymptomatiques, ce qu’ils devront articuler avec leur connaissance profane de leur héritage symbolique. Mais les prédictions génétique ne doivent pas conduire à l’illusion que notre patrimoine génétique nous ramènerait de la découverte du « grand livre de la vie ».
Les lois de bioéthique imposent aujourd’hui aux cas index de devoir transmettre l’information génétique familiale lorsqu’un risque est identifié dans la famille. Tout comme le rendu de diagnostic, cette transmission de l’information n’est pas sans conséquence pour le consultant qui souhaite garantir l’anonymat de sa découverte mutationnel. Certains profils de personnalité se distinguent dans les familles dans la façon de transmettre l’information.
Même si les consultants peuvent disposer librement du droit de prendre connaissance de leur statut mutationnel génétique, ceux qui accèdent à cette information peuvent à titre préventif recourir à des moyens de prophylactie radicaux et invasifs. La liberté de disposer de notre corps serait donc en partie dictée par les indications préventives conseillées par les médecins généticiens et onco-généticiens.