« On pourrait prendre chacun des dessins […] et se livrer à une analyse patiente […]. Tous sont pertinents. Même le trait dont on ne sait trop à quoi il correspond signifie quelque chose pour l’enfant qui l’a tracé ». Extraits de la somme réunie et archivée par l’association Déflagrations, ces dessins d’enfants ayant côtoyé, vu si ce n’est vécu dans leur chair, des violences de masse, réalisés au plus près des faits ou à distance, ont le poids et la spontanéité crue de l’enfance. Olivier Bercault qui fut enquêteur de la cellule d’urgence de Human Rights Watch relate son étonnement, après avoir donné des crayons à des enfants pour les faire patienter lors d’un entretien avec leurs parents, en découvrant dessinées les mêmes scènes que celles qui venaient de lui être relatées.
Ces dessins sont communiqués par des ONG ou issues d’archives institutionnelles et certains ont fait l’objet d’expositions. Du fait même du contexte dans lequel ils ont été réalisés, le lien avec les enfants et leurs parents est souvent complexe, en particulier lorsque se pose la question des droits et de leur statut. Zérane Girardeau, fondatrice de Déflagrations s’est rapprochée des organisations qui avaient recueilli ceux que Délibérée avait sélectionnés, pour obtenir leur accord. Les légendes ont été rédigées en concertation avec ces dernières. Afin de reconnaître le travail que représentent ces dessins et celui de cette association un soutien financier a été apporté à Déflagrations qui poursuit son travail d’identification, de protection et de transmission des expressions graphiques de ces enfants…
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