La notion de dangerosité est une notion complexe renvoyant aux théories positivistes du xixe siècle et à celles d’individu dangereux.
Les définitions de la dangerosité sont nombreuses, avec une distinction entre dangerosité criminologique et psychiatrique. Concernant la dangerosité psychiatrique, les différents rapports rendus ces dernières années la définissent comme le risque de violence lié aux symptômes d’un trouble mental.
La notion de dangerosité psychiatrique s’applique à la maladie mentale grave qui correspond aux troubles psychotiques (schizophrénie, psychose paranoïaque) et aux troubles de l’humeur (épisode dépressif majeur, trouble bipolaire). Elle ne concerne pas les troubles de la personnalité (axe II du DSM-IV) comme le trouble de la personnalité antisociale ou borderline.
La dangerosité des individus souffrant d’un trouble mental grave a longtemps été surévaluée, avec une peur de la population générale vis-à-vis des sujets souffrant de troubles psychotiques, notamment de schizophrénie. Depuis les années 1990, de nombreuses études ont été réalisées concernant le lien entre maladie mentale et violence. Dans une étude importante, l’étude Mac Arthur réalisée par Monahan et al., 27,5 % des patients avaient commis au moins un acte violent, dans l’année suivant leur sortie de l’hôpital, mais cette étude montrait également que les patients souffrant d’un trouble mental grave, en absence de comorbidité d’abus de substance, avaient un risque de violence semblable à celui de ceux vivant dans le même environnement (Monahan, Steadman, Appelbaum, Robbins, 2001)…